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Les projets en cours

La toiture du manoir (partie inscrite à l'inventaire des monuments historiques)

Nous allons lancer un grand chantier urgent de rénovation sur les toitures de Kermenguy. Cela concerne les toitures sud et est. Les toitures nord et ouest ont été rénovées. Les toitures à restaurer sont actuellement en ardoises de Sizun à clou en fer et il faut entièrement les déposer, retailler les ardoises et les reposer avec des clous en cuivre. La volige et la charpente sont à réviser à cette occasion. L'alternative de rénovation, si les fonds sont insuffisants, consiste à remplacer les anciennes ardoises à clou par des ardoises avec crochet inox. Le résultat est moins "authentique" mais la maintenance dans le futur est plus aisée (ardoises calibrées de même taille, changement partiel possible d'ardoises).

Le devis qui est présenté sur ce site concerne la partie sud uniquement, c'est à dire la partie droite sur la photo.

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Le financement actuel est de 1500 euros avec des dons. 

 

 

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Le colombier

Le prjet de restauration du colombier en est cours. Les fiches techniques sont réalisées et il nous faut désormais amorcer un chantier participatif afin de reconstruire la face ouest qui est en ruine.  

Son histoire :

Au cœur du domaine de Kermenguy, au sud-est du château, on peut découvrir au détour d’un chemin le colombier qui, depuis plusieurs siècles, domine fièrement la prairie qui l’accueille.

Inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques  (ISMH), cette œuvre architecturale emblématique de la seigneurie féodale possède une histoire remarquable. Construit au XVIème siècle sous le règne du Roi François Ier, le colombier de Kermenguy fut édifié sous l’impulsion du maître des lieux d’alors : Tanguy de Kermenguy. Ce fut le futur Henri II en personne, fils ainé du Roi et duc de Bretagne qui, le 21 décembre 1543, au Château de Fontainebleau, accorda à son ami et vassal, le seigneur de Kermenguy, « le droit de colombier ».

Ce faisant, le futur souverain agissait conformément à la « très ancienne coutume de Bretagne » qui servit de législation en son duché pendant plusieurs siècles. Trois grandes coutumes ont existé : « la Très Ancienne du XVème siècle, l’Ancienne de 1539 et la Nouvelle coutume de 1580 »[1]. Comme le stipule l’article 371 de l’Ancienne coutume, plusieurs conditions étaient nécessaires pour que ce droit soit concédé. Il l’était à une maison noble disposant de suffisamment de terre afin que les colombes et les pigeons n’aillent pas se nourrir sur les terres d’autrui[2]. Les nids, appelés boulins, étaient construits pour abriter un couple de pigeons. Leur nombre devant être proportionnel à la grandeur des terres seigneuriales, il s’agissait également d’un symbole de richesse et de puissance.

 

Toutefois, l’objectif premier d’un colombier était, tout d’abord, de fournir en permanence de la viande fraiche aux habitants du domaine qui appréciaient sa chair fine et agréable et qui étaient sans cesse confrontés à la difficulté de conservation des aliments et de la  viande en particulier. Par ailleurs, il s’agissait également de produire la colombine un engrais très recherché pour cultiver les vignes, les jardins potagers ou encore les cultures du lin, du chanvre et les vergers. Cette production d’engrais avait une importance telle qu’elle pouvait figurer comme source de revenus sur les contrats de mariage. Enfin, le pigeon avait également une fonction médicale. En effet, le pigeon constituait la base de l’alimentation des malades et des convalescents et son sang était utilisé pour guérir les maladies des yeux[3].

 

 

[1] Henry YVES. Le colombier, un signe extérieur de noblesse. Essai sur les colombiers en Bretagne. In: Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 88, numéro 1, 1981. pp. 67-86.

[2] Dominique DE LAFFOREST, Une terre, une famille, une histoire, Kermenguy, Les Amis de Kermenguy, 2009, p. 10.

[3] Henry YVES, Op.cit, pp. 67-86.

Colombier

Le colombier (suite)

Son architecture :

A l’instar de la grande majorité des colombiers nobiliaires construits en France, le colombier de Kermenguy est un colombier dit « à pied ». Séparé du corps du logis et entièrement dédié à l’hébergement des pigeons, le colombier à pied dispose de nids ou boulins depuis la base jusqu’au sommet. Ce type de colombier était généralement celui adopté par les seigneurs nobles qui décidaient de bâtir un colombier sur leur fief. 

L’architecture et les éléments architecturaux du colombier de Kermenguy sont, à bien des égards, caractéristiques des colombiers à pied de la même époque. La plupart des colombiers nobiliaires étaient généralement exposés au levant ou au midi. Situé au sud-est  du château, celui-ci ne déroge pas à la règle. De forme ronde et d’un diamètre d’environ 8 mètres, il est construit à partir du principal matériau de la région : le granite. Doté d’un mur très épais, sa paroi interne est garnie de 860 boulins. Il  comporte également des saillies horizontales en pierre espacées par six rangs de boulins. Celles-ci permettaient aux personnes qui allaient dénicher les pigeonneaux de poser le pied afin d’être plus à l’aise pour travailler.

 

 

Au sommet de l’édifice, la corniche fait la jonction avec le toit. Celui-ci aujourd’hui en partie écroulé semble disposer d’une architecture remarquable, typique des colombiers bretons. En effet, la toiture du colombier offrait jadis le parfait exemple d’un couvrement en encorbellement. Caractéristique de la Bretagne, cette technique de maçonnerie suscitait l’admiration de tous. D’une part, parce qu’elle octroyait à l’ensemble de l’édifice une agréable unité et, d’autre part, parce qu’étant construite en porte-à-faux, elle constituait un véritable défi face à la pesanteur.

 
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